Santé des seniors : vrai-faux sur la maladie d’Alzheimer

Info, intox. La maladie d’Alzheimer est connue de tous. Pourtant, une part de la population mal informée propage encore certains mythes. Cette désinformation, bien qu’elle ne soit pas prêtée de mauvaises intentions, véhicule des craintes injustifiées. Disposant de plusieurs unités protégées Alzheimer, Senectis souhaite vous aider à démêler le vrai du faux.

Quelles sont les fausses rumeurs sur Alzheimer ?
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Les recherches n’ont pas encore tout dévoilé de la maladie

Vrai. La maladie d’Alzheimer est encore à ce jour entourée de mystères, et ce, même pour les scientifiques. Par exemple, on ne sait pas encore exactement pourquoi elle se déclare chez certaines personnes, et pas d’autres, et pourquoi elle touche principalement les personnes âgées. Il est également impossible de prévoir quand un fragment de mémoire émergera. Mais plusieurs pistes encourageantes offrent l’espoir d’un remède.

Alzheimer résulte d’un problème de connexion entre les neurones

Vrai. Cette pathologie est principalement causée par la prolifération d’une protéine dans le cerveau qui empêche les neurones de communiquer correctement entre eux. Certaines liaisons sont partiellement, voire totalement, rompues car des agrégats se forment autour de leurs récepteurs. Par conséquent, le cerveau est saturé de signaux qui n’aboutissent pas. Ses performances diminuent donc progressivement, à mesure que les neurones sont affectés ou meurent.

La mémoire est touchée en première

Vrai mais pas dans sa totalité. Les premières fonctions cognitives affectées par la maladie d’Alzheimer sont en effet la mémoire à court terme et la capacité d’enregistrer de nouvelles informations. En revanche, les souvenirs plus lointains subsistent. C’est pourquoi il arrive fréquemment que les malades vivent au présent le passé. Il s’agit là d’ailleurs d’un des points les plus perturbants de la maladie pour l’entourage. Les événements du présent deviennent flous et les souvenirs stockés dans la mémoire à long terme priment par conséquent sur le reste. C’est pourquoi ils sont limpides et parfois très détaillés dans les premiers stades de la maladie.

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Alzheimer affecte l’humeur

Vrai mais indirectement dans un premier temps. Au fil du temps, les lésions neuronales se multiplient. En plus des pertes de mémoire plus fréquentes, la communication devient alors plus difficile. Le cerveau ne réussissant plus à traiter les informations, l’individu éprouve des difficultés à trouver ses mots. L’orientation et le contrôle des mouvements sont également perturbés. Les gestes sont moins fluides et les déplacements plus hésitants. Dans une telle situation, s’adapter à son environnement devient complexe. Assaillie par tous ces troubles, la personne affectée par la maladie d’Alzheimer est donc plus facilement irritable. On observe toutefois une bascule dans les stades les plus avancés de la maladie. La personne malade gère difficilement ses émotions et la personnalité peut changer.

Pour que cette situation génère moins de stress, il est conseillé à l’entourage de réduire à l’essentiel les informations à transmettre au ou à la malade. De cette manière, il ou elle pourra continuer d’effectuer les tâches simples du quotidiens. Nos EHPAD mettent en place toute sorte de solutions pour maintenir l’autonomie de ses résidents et résidentes seniors.

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Alzheimer est une conséquence inévitable du vieillissement

Faux. Les seniors sont de plus en plus frappés par cette maladie. C’est pourquoi de nombreuses personnes estiment qu’Alzheimer est la conséquence normale d’une vie bien remplie. Ils sont convaincus que grâce au progrès de la médecine, la machine continue de tourner mais le pilote au commande n’arrive plus à suivre. Or, s’il est vrai que l’organisme des personnes âgées ralentisse irrémédiablement avec l’âge, la maladie d’Alzheimer est loin d’être la conséquence logique.

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Les spécialistes arrivent facilement à reconnaître la maladie aujourd’hui

Faux. La maladie d’Alzheimer peut être facilement confondue avec d’autres troubles de démence. Des maladies différentes mais qui affectent les capacités du cerveau de manière similaire. C’est pour cette raison que le diagnostic Alzheimer est un processus complexe et long. Le diagnostic se fait habituellement après une série de tests et d’examens. Il débute généralement par un questionnement du médecin traitant du patient et de son entourage. Vient ensuite une phase d’observation qui déterminera la nécessité de faire un bilan neuropsychologique. Enfin, les marqueurs biologiques permettent de confirmer l’hypothèse d’un trouble neurodégénératif.

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Il est inutile de distinguer Alzheimer des autres formes de démence

Faux. Bien qu’elles soient la forme de démence la plus répandue, la maladie d’Alzheimer se développe différemment. Distinguer les causes est donc primordial pour élaborer un traitement efficace. C’est en effet en analysant leur ennemi sous toutes les coutures que les chercheurs réussiront à trouver sa faiblesse pour le détruire ou pour l’empêcher d’apparaître. À ce propos, des pistes de remède ont été découvertes récemment en régulant le taux de cuivre ou de lithium dans le cerveau. Plusieurs essais sur des souris démontrent que ce procédé stoppe les pertes de mémoire.

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Si les parents sont atteints par la maladie d’Alzheimer, les enfants le seront aussi

Faux. Moins de 1% des cas seraient héréditaires. On distingue généralement cette forme héréditaire car les premiers symptômes se déclareraient avant 65 ans. Cette forme rare est liée à l’anomalie d’un gène. Cette mutation favorise une apparition précoce de la maladie d’Alzheimer. Cependant, ces gènes problématiques ne sont pas systématiquement transmis aux enfants. Un test génétique effectué à partir d’une prise de sang permet de s’en assurer.

D’autres mythes autour de la maladie d’Alzheimer planent. Nous viendrons prochainement les éclaircir dans ce même article. Vous avez des questions ? Faites les nous parvenir en commentaire sur les réseaux sociaux.