Les loisirs et les malades d’Alzheimer

Les loisirs sont plus qu’importants pour les personnes âgées qui deviennent dépendantes ou qui perdent de leur autonomie. Des ateliers créatifs, de cuisine, d’art ou de jeux sont mis en place dans nos maisons de retraite et nos EHPAD dans le 06 afin de les accompagner et les aider à affronter cette perte d’autonomie. Il peut apparaître difficile de pratiquer des loisirs avec des malades souffrant d’Alzheimer ou d’autres maladies neurodégénératives mais voici quelques astuces que nous mettons en place et qui ont fait leurs preuves.

Personnes âgées cuisinant.

Apprendre à rendre une activité ludique

Il y existe plusieurs moyens de transformer une activité en un loisir pour une personne âgée souffrant de démence. Ces quelques règles sont à respecter. Dans un premier temps, elle doit réaliser l’activité elle-même et il ne faut pas qu’elle lui soit pénible. Il peut arriver qu’une telle activité ne vous semble pas amusante mais ce qui compte c’est son ressenti personnel. Il peut aussi arriver qu’un ou une proche réalise mal l’activité, que le tableau qu’il ou elle a peint ne soit pas joli ou son gâteau pas bon. Dans ce cas-là ce n’est pas grave, la personne doit être fière de ce qu’elle a produit, ce qui lui redonnera confiance en elle. En outre il peut arriver qu’il ou elle ait besoin d’aide mais ne lui forcez pas la main : si c’est demandé, aidez, sinon laissez faire en autonomie.

Dans un second temps, les malades d’Alzheimer ont tendance à se précipiter pour faire les choses. Ce sont des personnes qui ont peur d’être jugées si elles sont trop lentes et ont des problèmes pour se concentrer. Réussir à leur démontrer que vous êtes calme et patient et que rien ne sert de courir peut les encourager à faire les choses plus calmement.

Enfin, il est nécessaire de préparer un coin calme et loin de toutes distractions pour pratiquer son activité de loisir. De plus, à certains moments, comme au coucher du soleil, les malades sont susceptibles d’être anxieux ou agités ce qui nuirait à l’activité et à leur concentration.

Adapter le loisir à ses nouvelles capacités

Il va de soi que de tels troubles entraînent leur lot de difficultés et il faudra adapter les activités et la manière de les pratiquer. Deux règles priment sur toutes les autres : la sécurité et le plaisir sont essentiels pour profiter au mieux d’un loisir.

Atelier créatif et manuel

Créer avec ses mains est une sensation unique. La satisfaction du travail accompli et la fierté qu’on en retire sont autant de points allant dans son sens. De plus, quand on devient âgé c’est une manière nouvelle de s’exprimer, de donner du sens à ses émotions et les décorer. Dans le cas de certaines maladies neurodégénératives qui ralentissent les fonctions cognitives, il est difficile de trouver de l’inspiration, alors dans nos maisons de retraite nous nous servons de thèmes précis afin de les aiguiller comme Pâques, le poisson d’avril, etc.

Dessin d’œufs de Pâques.

Pour parvenir à produire correctement un objet il est important de prendre quelques précautions. Découper en étapes simples et réalisables permet, dans un premier temps, de ne pas se perdre dans les explications. Ensuite, comme toujours, il faut bien protéger et faire passer la sécurité avant tout.

Enfin, pour encourager, montrer un intérêt sans interpréter l’œuvre permet de booster la confiance en soi.

La cuisine respecte relativement les mêmes attentes et pourra enseigner de plus l’autonomie.

La musique

Nous l’avons évoqué dans de nombreux articles, la musique a de nombreuses vertus surprenantes pour ralentir les troubles liés à des maladies neurodégénératives. C’est à la fois une nouvelle manière de prendre possession de ses émotions et de les exprimer, mais c’est aussi un moyen idéal pour stimuler le cerveau. La musique nécessite en effet de retenir des notes, des accords ou des paroles, de faire des liens entre les choses tout en apprenant à se concentrer.

La pratique d’un instrument pour les plus aguerris permet aussi de stimuler les fonctions musculaires et de ralentir la progression de certains symptômes réduisant l’autonomie.

Enfin, « La musique adoucit les mœurs », ce dicton n’a jamais été autant vrai qu’avec des personnes souffrant de démences ou d’Alzheimer. Lorsqu’elles sont agitées ou angoissées le simple fait de leur passer leur musique préférée les apaise.