L’évolution des protéines dans le corps détermineraient notre vieillissement

Compte tenu de la population vieillissante et des prévisions démographiques de demain, les enjeux du bien vieillir sont au cœur de nombreuses recherches scientifiques et sociologiques. C’est à ce titre que des chercheurs de l’Université de Stanford ont déterminé qu’il existait quatre « agéotypes », autrement dit quatre types de vieillissement différents.

Qu'est-ce qui provoque le vieillissement ?
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Les quatre « agéotypes » définis par les chercheurs

C’est une publication parue dans Nature Medicine qui a permis de faire connaître au grand public les travaux scientifiques menés par le Pr Michael Snyder et ses collaborateurs à l’Université de Stanford aux États-Unis. Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont suivi et analysé 106 hommes et femmes âgés de 29 à 75 ans. Tous ces individus en bonne santé ont été observés. Tout du moins, leur biologie moléculaire au moyen de plusieurs échantillons biologiques comme le sang et les urines.

Quels sont les effets du temps qui passe et du vieillissement ? Comment le corps réagit-il face à ces changements ? C’est ce qu’ont tenté de découvrir ces chercheurs en se fiant à l’évolution de certaines protéines présentes dans le corps.

Et voici les 4 types de vieillissement constatés :

  • Le vieillissement métabolique dont les sujets seraient davantage prédestinés à développer une forme de diabète ou à présenter un taux d’hémoglobine A1c élevé.
  • Le vieillissement immunitaire qui est quant à lui lié aux maladies du système immunitaire ou aux pathologies inflammatoires.
  • Le vieillissement hépatique qui concerne le foie
  • Et le vieillissement néphrotique qui implique plutôt les maladies rénales

Ces 4 fonctions indispensables de l’organisme seraient donc celles qui manifestent le plus d’évolutions au niveau des marqueurs biologiques.

Avant d’aller plus loin, il est toutefois important de préciser qu’un même individu peut présenter les signes de vieillissement à la fois métabolique et immunitaire. Il faut également prendre en compte que tout le monde ne vieillit pas de la même façon et encore moins à un rythme similaire.

Trois pics de vieillissement physiologique

Autre information importante mise en lumière par les chercheurs de l’Université de Stanford : des changements physiologiques déterminants auraient lieu à 3 étapes clés de notre vie.

Pour ce faire, ces mêmes scientifiques ont analysé le plasma d’un panel de plus de 4 000 personnes, âgées entre 18 et 95 ans. L’observation des protéines sanguines a révélé des variabilités importantes (considérés comme des signes de changements significatifs au niveau de la santé) à 34, 60 et 78 ans en moyenne. Ainsi, l’équipe du Pr Michael Snyder a été en mesure de prédire l’âge des volontaires participants en fonction de certaines de ces protéines.

Ces étapes repérables permettent alors de se prononcer sur l’état de santé d’un individu. L’hypothèse d’un vieillissement régulier et sur le long terme serait alors écarté, suggérant désormais que trois âges clés constitueraient des périodes charnières.

En quoi ces découvertes peuvent-elles faire évoluer le rapport au vieillissement ?

Comme vous avez pu le constater au cours de votre lecture, chaque « agéotype » a des spécificités qui lui sont propres. Ces différents types de vieillissement ne requièrent donc pas des accompagnements ni des prises en charge médicales identiques. Cette découverte pourrait aider les acteurs du « bien vieillir » à trouver des solutions adéquates et concrètement adaptées aux besoins des personnes âgées, notamment au sein de nos EHPAD dans le 06 par exemple.

Avec toutes ces données à portée de main, il devient possible d’être davantage alerte face à certains facteurs de risque ou à des signaux prédominants. Identifier des personnes qui ont tendance à vieillir plus rapidement constituerait également une clé pour agir plus efficacement face à des maladies cardiovasculaires ou à la maladie d’Alzheimer.

Le vieillissement moléculaire serait donc propre à chacun et une fois de plus, une étude menée par des scientifiques nous prouve que nous ne vieillissons pas tous de la même façon. Les travaux des chercheurs de l’Université de Stanford permettent donc un bond en avant ! À l’avenir, si ce genre de données est bien exploité, cela pourrait permettre aux personnes âgées d’adopter des modes de vie mieux adaptés ou de bénéficier de traitements individualisés…