Les sabots du cœur à l’EHPAD d’Antibes : rencontre réussie

Ce fut un véritable événement pour les résidents de l’établissement d’hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD) Les jardins de Saint-Paul à Antibes, l’une des maisons de retraite des Alpes-Maritimes du regroupement familial Senectis. Le cheval Peyo, l’étalon qui possède le don d’apaiser les malades d’après son dresseur Hassen Bouchakour, est resté 48 heures dans les lieux pour se faire connaître des pensionnaires. Une expérience concluante pour eux, pour leurs proches mais aussi pour l’équipe soignante qui a observé les réactions que le cheval a provoquées.

Un résident de l'EHPAD Les jardins de Saint-Paul à Antibes avec le cheval Peyo.

48 heures pour créer un lien

Soigneusement préparé par son dresseur (robe propre et désinfectée, crin peigné et tressé), Peyo, personnage-phare de l’association Les sabots du cœur, a fait son arrivée mercredi 18 avril dans l’EHPAD Les jardins de Saint-Paul. L’ensemble de cette visite est tout aussi soigneusement encadrée, puisqu’il s’agit d’une expérimentation qui dure depuis déjà plusieurs années, et doit se terminer d’ici deux ans. Tout a commencé quand Hassen Bouchakour, cavalier fauconnier, gymnaste, contorsionniste, compétiteur et homme de spectacle à cheval, s’est rendu compte que son étalon Peyo avait cet élan vers les personnes âgées, souffrantes, ainsi que vers les enfants. Tant et si bien qu’une équipe de psychologues a mis en place cette étude d’observation, dont le but est de valider l’ouverture d’un centre par Les sabots du cœur, où les personnes malades viendraient au contact de Peyo trouver le soulagement.

Le bilan antibois est de toute évidence positif ! Les personnes âgées les moins souffrantes et leur famille présente en ont conçu une grande joie, mais il est d’autant plus intéressant d’observer les réactions des résidents les plus malades. Des pensionnaires aux troubles avancés ont retrouvé, le temps de la présence de Peyo près d’eux, qui le sourire, qui les mots, qui l’intérêt et le souvenir tout simplement. C’est le cas de Georgette, 94 ans, qui souffre de troubles de la mémoire très avancés, mais s’est souvenue grâce à Peyo d’événements très anciens, quand enfant elle passait du temps avec un cheval du haras voisin. Un autre résident a aussi profité de souvenirs agréables jusqu’alors enfouis, remontés grâce à la présence du cheval. C’est évidemment bénéfique de constater aussi que les personnes âgées qui ont ces troubles de la mémoire se souviennent de la venue de l’association et en ont parlé les jours qui ont suivi.

Une présence et un regard suffisent

Quand Hassen Bouchakour estime que son cheval a un don, c’est parce qu’il observe depuis des années les personnes changer de comportement face à lui. Certaines qui sont habituellement agitées ou renfermées sont captivées et l’observent intensément. D’autres qui sont amorphes ou apathiques sourient, essayent d’aller vers lui, expriment leur désir de le voir rester. Et c’est aussi ce qui intéresse l’équipe qui suit l’expérience. Il suffit que Peyo entre dans la chambre d’une personne âgée, ou se dirige vers l’une d’elle dans la salle commune, pour créer une relation avec elle par le regard et la présence.

Madeleine fait partie des patients qui présentent ce qu’on appelle l’émoussement affectif, qui va généralement de pair avec un état dépressif. Pourtant face à Peyo elle a ri, elle s’est tenue droite et non plus prostrée, son visage s’est éveillé. Brigitte quant à elle a accepté de marcher avec Peyo, alors qu’elle est habituellement réticente aux exercices de kinésithérapie. Avec le cheval, elle n’a pas exprimé aussi vivement les angoisses qui habituellement l’assaillent quand il faut marcher, elle a fait cet effort.

Nous avons beaucoup d’histoires similaires grâce à ces deux journées en présence de Peyo et Hassen Bouchakour, à qui nous souhaitons de concrétiser leur projet de centre d’accueil, et que nous espérons revoir bientôt !