La colocation intergénérationnelle rassemble les âges

À l’heure du débat sur le grand âge, en ce qui concerne les seniors, le logement est un sujet de société plus que délicat : soit on manque d’argent pour rejoindre une maison de retraite, soit on fait face à de grandes pièces vides et au manque d’autonomie… La Fondation nationale de gérontologie propose la charte « Un toit, deux générations » pour remédier aux problèmes qui touchent les personnes âgées, mais aussi pour aider à loger les étudiants, nombreux à connaître cet autre type de difficulté.

La colocation entre deux générations.
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Un véritable projet social

Mis en place par des bailleurs sociaux en partenariat avec des associations, un ensemble de logements accueille des personnes aux âges et aux situations différentes.

L’objectif de cette colocation est de rendre service et de considérer le vieillissement de la population comme une opportunité, plutôt qu’une difficulté à affronter : il faut profiter de la place grandissante des seniors dans la société française. La colocation entre un étudiant et une personne âgée, c’est une façon de répondre aux besoins d’un nombre croissant de personnes qui vieillissent, se fragilisent, et aussi en ce qui concerne le logement, au niveau de l’aménagement des territoires et des innovations technologiques et sociales. On réfléchit donc à rassembler les générations afin de renforcer la cohésion sociale entre ses citoyens. Bien sûr, pour répondre aux besoins d’un sénior, il n’y a pas trente-six solutions : la disponibilité est primordiale chez le colocataire étudiant, bien qu’il ne puisse se substituer à un professionnel médical.

Pour une colocation sans souci, les deux individus doivent donner de leur personne pour créer une dynamique de convivialité, de solidarité et d’échange d’expériences. Vivre la colocation, si elle passe bien, favorise la mixité sociale et la solidarité entre les générations. De plus, d’un point de vue budgétaire, cela arrange l’un comme l’autre : le senior bénéficie d’une rente mensuelle et l’étudiant peut être logé à moindre coûts en échange de quelques services (comme aller au supermarché ou faire le ménage…). Plus les colocataires échangent, plus la colocation est heureuse : l’échange d’expériences et de la vision du monde des colocataires permet de mieux se connaitre et favorise le dialogue entre les générations. Il faut inciter l’un à mieux connaitre l’autre, sans quoi la cohabitation resterait tendue et délicate. Il ne faut pas oublier que la colocation intergénérationnelle a pour objectif de rompre avec l’isolement de nos seniors, leur permettre de partager une expérience moderne et être aidés dans l’accomplissement des tâches quotidiennes.

Cette colocation intergénérationnelle pourrait-elle soulager le travail du personnel des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ?

Les limites

La colocation n’est pas toujours facile selon les caractères. Si l’on souhaite se lancer dans la colocation intergénérationnelle, mieux vaut être compréhensif, avoir le sens du partage et accorder l’indépendance nécessaire au bien-être de l’autre. Une adaptation au rythme de vie du colocataire est nécessaire, souvent dans le sens étudiant-sénior. Il faut être prêt à manger plus tôt, rentrer moins tard, être disponible en-dehors des heures de cours… En effet, il faut faire preuve d’un minimum de tolérance, d’ouverture d’esprit et respecter les règles établies au préalable avec son colocataire.

Pas de panique ! Les seniors ne seront pas jetés dans la fosse aux lions avec un étudiant qui fume dans sa chambre et écoute sa musique à fond dans les enceintes jusqu’à minuit passé. Ceux qui pratiquent la demande de colocation intergénérationnelle se doivent de signer la charte « Un toit, deux générations » pour prendre connaissance des devoirs et libertés en colocation entre deux âges.  Les associations s’occupent de trouver l’étudiant et le senior qui se correspondent au maximum, comme pour un site de rencontre.

Enfin, cette solution n’est pas adaptée aux personnes en perte accentuée d’autonomie, pour qui il faut une prise en charge concrète comme une aide à domicile ou une admission en maison de retraite.