De la transgression à la transmission, le graffeur Ecloz était venu en septembre dans les EHPAD des Alpes-Maritimes du groupement familial Senectis pour une séance de street art-thérapie démystifiante.
Pas conventionnel, l’art urbain ?
Du street art, art de rue ou art urbain, en maison de retraite ? Des bombes de peinture entre les mains des personnes âgées ? Et pourquoi pas ? Il faut dire que le graff, un des volets de l’art urbain, est un de ces arts nouveaux qui se font une place de plus en plus légitime dans le milieu des galeristes et des expositions. Pour cela, bien sûr, il ne suffit pas de tagguer des messages politico-absurdes sur les murs (quoi qu’un certain Banksy en ait fait sa marque de fabrique…). En graff comme en aquarelle, il faut un suivre un projet artistique, vouloir embellir le monde, et s’appliquer pour y parvenir. Alors pourquoi bouder le graff, d’autant qu’il se prête tout à fait aux ateliers d’art-thérapie en maison de retraite?
La thérapie par l’art, des bienfaits avérés
La thérapie par l’art est un procédé bien connu des animateurs des résidences Senectis, le graff n’en est qu’une expression un peu plus originale ! Le but des séances de thérapie par l’art est de divertir les résidents, tout en soutenant leurs fonctions motrices et cognitives. Sous l’égide d’Ecloz, graffeur de son état, les pensionnaires de plusieurs maisons de retraite (les Jardins de Sainte-Marguerite, la Brise des pins, les Figuiers, les Jardins de Saint-Paul) ont pu réaliser des tableaux et fresques. L’outil et ses accessoires (pochoirs en tout genre) s’apprivoisent apparemment plutôt bien, puisque les retraités ne souhaitaient pas mettre fin à l’atelier…
En sus des bienfaits thérapeutiques cités, on peut donc ajouter le plaisir d’apprendre et de réussir dans un nouveau domaine, et l’excitation qui va avec est tout à fait porteuse et bénéfique pour des pensionnaires parfois esseulé·es.
Un graffeur qui a du cœur
Ecloz, artiste graffeur, s’expose dans des galeries comme tout peintre ou sculpteur de talent. Depuis quelques temps, il parcoure la France pour des ateliers de graff, histoire de mettre cette pratique à l’aura, aujourd’hui encore, sulfureuse à la portée de tous, enfants comme aînés. Pour ce faire cependant, il a fallu adapter le support : point de mur comme base, mais des toiles. Celles effectuées lors de son passage chez Senectis, faisant parfois plus d’un mètre de large, sont aujourd’hui exposées dans nos résidences.