« Le plan antichute ». C’est ainsi que l’a nommé le gouvernement. Il s’agit d’un plan national triennal qui vise à réduire le nombre de chutes en améliorant les dispositifs existants tels que l’aménagement du logement ou encore une meilleure sensibilisation du public sur les risques du quotidien qui menacent l’autonomie et le bien-être des seniors.
Quelques chiffres alarmants en introduction
Une mauvaise chute. Saviez-vous qu’il s’agissait de la première cause de mortalité chez les seniors de plus de 65 ans ?
Sachant que globalement la perte d’autonomie a des conséquences sur la santé physique mais aussi l’état psychologique et l’isolement social des personnes âgées, le gouvernement a souhaité réunir les dispositifs existants pour renforcer l’accompagnement des seniors en perte progressive d’autonomie.
Pour étayer ses objectifs, le gouvernement a dévoilé quelques chiffres qui font froid dans le dos :
- 100 000 hospitalisations chaque année à cause des chutes ayant lieu au domicile (et plus rarement dans les petites maisons de retraite familiales où les aménagements sont davantage adaptés pour les individus en perte d’autonomie).
- 10 000 décès enregistrés par an à la suite de blessures entrainées par ces accidents.
- Côté coûts, ces déroutes ne représentent pas moins de 1,5 milliard d’euros de dépense pour l’assurance maladie.
En faisant face à une population vieillissante qui ne cessera d’augmenter avec le temps, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, ainsi que la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, ont établi un plan antichute en espérant réduire drastiquement ces statistiques sur les 3 prochaines années.
5 grands axes de travail pour atteindre l’objectif en 3 ans
1/ Savoir repérer les risques de chute et alerter
Le constat actuel est que les risques de la vie quotidienne, même s’ils sont identifiés, ne sont pas assez vite repérés avant qu’un drame n’ait lieu. C’est la raison pour laquelle le gouvernement souhaite diffuser auprès des professionnels de santé (mais très certainement plus généralement auprès des professionnels de l’accompagnement de seniors) deux portraits-type de chuteurs qui seraient le reflet de 80% des cas de chutes rencontrés.
Cet outil vise à distinguer plus efficacement les personnes à risque et ainsi à apporter des solutions concrètes plus rapidement.
2/ Aménager le logement pour éviter les risques de chute
Voici une mesure qui concerne un peu moins nos EHPAD dans les Alpes Maritimes puisque nos établissements sont déjà agencés pour prévenir les risques d’accident. Plusieurs dispositifs ainsi que la vigilance accrue de notre personnel veillent à ce que les personnes les plus fragiles ne se trouvent pas en difficulté dans les moments où le risque de tomber est le plus élevé.
Toutefois, dans le cadre d’un maintien à domicile par exemple, l’idée serait donc de renforcer la sécurité afin de préserver au maximum l’autonomie des individus. L’intervention d’équipes de repérage pour identifier les éléments adaptables pourrait être mise en place. De plus, un guichet unique pour l’aide « Ma prime Adapt' » sera proposé en cours d’année.
De nombreuses situations exigent un accompagnement ou du matériel pour PMR comme par exemple pour s’habiller, se laver, accéder aux commodités. Même les gestes les plus simples comme s’asseoir ou se lever présente un risque.
3/ Des aides techniques à la mobilité faites pour tous
Le but ? Prolonger autant que faire se peut la mobilité des personnes âgées en employant des aides techniques. Le recours à ces aides pourrait être remboursé en totalité afin de favoriser le recours à ces outils. Cela concerne également les modules de rééducation post-hospitalisation si nécessaire.
4/ La promotion de l’activité physique, considérée comme meilleure arme antichute
Indispensable à la fois pour la santé mentale et pour la santé physique, l’activité physique tend à diminuer avec l’âge. Les activités adaptées seront davantage développées et permettront de coordonner les exercices avec les capacités des seniors mais aussi les besoins identifiés pour retarder la perte d’autonomie.
5/ La téléassistance pour tous
En rendant plus accessible cet outil, l’État prévoit un recours généralisé à la téléassistance. Les coûts de reste à charge seraient alors réduits. En parallèle, des études menées sur l’utilisation de ces dispositifs de téléassistance seront vouées à mettre en lumière les solutions les plus efficaces pour réduire le risque de chutes.
Brigitte Bourguignon, chargée de l’Autonomie et Ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, souhaite au moyen de ce plan gouvernemental offrir la possibilité aux seniors de pouvoir vieillir chez soi « sans risquer la chute de trop ».