En plein dans la Semaine du goût, l’équipe des maisons de retraite Senectis souhaite traiter un point directement en relation avec ce sujet : le goût des médicaments. Très largement médicamentées, les personnes âgées résidant en maison de retraite sont forcément concernées.
Le goût des pilules
Quiconque a déjà croqué son paracétamol ou autre pilule et gélule sait à quel point un médicament a mauvais goût. Et c’est fait exprès. Un médicament n’a pas vocation à être agréable, exception faite pour les enfants et faciliter la prise. Pour éviter toute dépendance de la part des adultes, les laboratoires façonnent les médicaments de façon que la galénique finale (la forme du produit) soit neutre en goût, le temps de la prise. En revanche, si l’on tarde à avaler ou si l’on change cette forme (en croquant, broyant, coupant) alors le composé libère son goût, qui est généralement très amer.
10 à 30% de broyage en maison de retraite
Une étude sur le circuit du médicament en maison de retraite (Vétel-Robert en 2016) fait état d’un taux de modification de la galénique qui varie de 10 à 30% dans les EHPAD. C’est nécessaire dans certains cas, mais mélanger un médicament broyé à un yaourt va rendre l’ensemble infect. D’où la réticence des personnes âgées de plus en plus marquée à manger. Et c’est là que la Semaine du goût intervient.
Sachant ces pratiques, et ajoutant que l’âge modifie le goût et l’odorat, il devient nécessaire de rendre les médicaments au minimum neutre en goût, même broyés, et de réfléchir à des versions facilitant leur prise, comme pour les enfants.