Les sept stades de la maladie d’Alzheimer

Pour comprendre et accompagner les malades d’Alzheimer il est utile d’en distinguer les stades d’avancement à l’aide d’une échelle. Publiée en 1982, l’échelle de Barry Reisberg est la plus fréquemment utilisée par les soignants et soignantes. Celles et ceux qui interviennent dans nos ehpad dans le 06 ont nécessairement connaissance de cette échelle. Toutefois il est important de comprendre qu’elle permet surtout d’établir un diagnostic et un avancement de la maladie. Les personnes malades pourront sembler plus souffrantes un jour que le lendemain. En outre la maladie évolue ponctuellement d’un stade à un autre avec des retours en arrière possibles selon les évènements.

Personne âgée qui oublie
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Les trois premiers stades : pré-démences

La maladie d’Alzheimer est pernicieuse car, lors des premiers stades, elle s’installe silencieusement et il est ardu de prévoir ce qui va arriver.

Au premier stade elle n’est même pas visible et ne se concrétise par aucun symptôme, personne ne peut suspecter la maladie.

Au stade deux les troubles cognitifs sont bénins et même des bilans de mémoire ne laissent pas présager la maladie. Il est facile et normal de confondre oublis passagers, stress ou fatigue avec les symptômes de ce stade. Ne pas retrouver ses lunettes, oublier un rendez-vous ou un anniversaire en sont autant d’exemples.

C’est au troisième stade que les troubles cognitifs peuvent attirer l’attention. Au-delà de la simple perte de mémoire, les comportements peuvent changer au cours de différentes situations. La personne âgée atteinte risque de vivre ceci : des pertes d’orientation ou de performance au travail à cause, notamment, de troubles de l’attention. En outre, elle ne retrouve plus les noms de personnes qu’elle vient de rencontrer ou certains objets.

Généralement pour une personne malade il est difficile d’avoir conscience de ces troubles et elle reste dans le déni.

De la démence légère à sévère : stade quatre à sept

Au stade quatre, celui de démence légère, la maladie commence doucement à prendre le dessus. Cela passe par un oubli des actualités récentes alors que la personne les vit ou regarde la télévision fréquemment. Les souvenirs commencent à se mélanger en époques et certains ont tendance à s’envoler, en même temps que sa capacité de concentration. Un des tests consiste d’ailleurs à soustraire en série pour évaluer les fonctions cognitives. C’est à ce stade que les malades commencent à ralentir dans leurs activités et leurs prises d’initiatives. Néanmoins ils arrivent encore à reconnaitre leurs proches et les nommer.

C’est au stade cinq qu’il commence à être envisageable de les faire entrer en ehpad. Les personnes atteintes commencent à ne plus être autonomes et ne sont plus capables de vivre seules. Elles acceptent d’ailleurs plus facilement un nouveau lieu de vie à ce moment qu’à un stade plus avancé. Ce stade est témoin de grands changements dans le comportement, les malades ne peuvent plus donner leur adresse, le nom des petits-enfants ou du jour de la semaine. Ils commencent à confondre les années et les rendez-vous. Il n’est pas rare de les retrouver avec des vêtements d’hiver en été ou qu’ils se mettent à table quand il n’est pas l’heure.

Le stade six, celui de démence modérément sévère, voit les patients très malades. La personne confond les noms de ses enfants et de ses petits-enfants mais elle sait toujours reconnaitre si un visage est familier ou non. Il peut aussi lui arriver de ne plus se souvenir du prénom de son époux ou de son épouse. Les souvenirs de leur vie sont mélangés et proviennent surtout d’il y a longtemps.

D’autres symptômes, plus impactants, apparaissent. Des obsessions par exemple, comme avoir peur de se faire attaquer, se croyant en guerre, ou tricoter des vêtements de nouveau-nés pour son petit-fils qui est grand désormais. Ensuite, la dépression ou les angoisses touchent plus d’un malade sur deux.

Enfin, le dernier stade est celui de la démence sévère. Les malades perdent totalement pied. Ils ont de grandes difficultés à communiquer, sont dépendants et ils perdent le contrôle de leur corps.

Chaque personne est différente

Tout le monde ne vivra pas la maladie de la même manière. Le style de vie passé, le caractère ou les expériences sont autant de facteurs qui peuvent faire évoluer la maladie différemment. En outre, qu’ils intègrent une unité Alzheimer ou qu’ils vivent chez eux, l’hygiène de vie, l’alimentation et les traitements permettent de réduire considérablement l’avancée de certains symptômes.