Éviter la dénutrition grâce au manger-mains

La dénutrition est un phénomène très fréquent chez les personnes atteintes de maladies neuro-dégénératives comme Alzheimer ou Parkinson. En effet, ayant parfois de plus en plus de mal à effectuer des gestes simples, les patient·e·s n’arrivent plus à se nourrir et n’osent pas demander de l’aide à leur entourage. Ces personnes se trouvent ainsi fragilisé·e·s car leurs apports énergétiques deviennent insuffisants pour répondre aux besoins de leur organisme. Pour éviter cette situation, des solutions ont été proposées et parmi elles, le manger-mains. Le projet avait été proposé dès 2011 dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et les résultats étaient très positifs. Aujourd’hui, le blog des maisons de retraite des Alpes-Maritimes Senectis revient sur cette idée simple mais qui permet d’améliorer considérablement le quotidien des pensionnaires.

Main d'une personne qui tient de la nourriture et la trempe dans la sauce.
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La dénutrition, un problème grave

Alors que plus de deux millions de personnes souffrent de dénutrition en France, seulement la moitié est prise en charge. Pourtant, ce n’est pas un problème anodin. Il est très important d’être aidé·e lorsque l’on fait face à cette situation qui aggrave les conditions physiques et mentales et peut multiplier par quatre les risques de mortalité. La dénutrition touche 50% des personnes âgées et 40% des malades d’Alzheimer. C’est pourquoi, il est aujourd’hui nécessaire de lutter contre cette condition en trouvant des solutions efficaces pour aider les personnes atteintes. Cela passe notamment par le développement de campagnes de prévention pour informer sur les causes de la dénutrition et ses conséquences.

Qu’est-ce-que le manger-mains ?

Comme son nom l’indique, le manger-mains est une méthode qui permet aux personnes de manger sans couverts, simplement avec les mains. Elle s’apparente à ce que l’on appelle « Finger food » en anglais. Elle consiste donc à servir des petites bouchées, qui sont présentées dans une assiette, de façon attrayante afin de stimuler l’appétit. Si manger avec les mains peut sembler au premier abord un peu infantilisant, cette méthode permet en réalité aux personnes atteintes de maladies neuro-dégénératives d’être beaucoup plus autonomes au moment des repas. Grâce au manger-mains, ces dernières peuvent se nourrir seules, sans avoir besoin de l’aide d’un·e proche ou du personnel médical. C’est une solution qui peut donc être très efficace, sachant que de nombreux et nombreuses patient·e·s vivent très mal le fait de demander de l’aide pour des gestes si simples du quotidien.

Comment mettre en place cette méthode ?

Le manger-mains a déjà été mis en place dans certains établissements comme les EHPAD. L’objectif étant que chaque résident·e puisse manger en toute autonomie et à son rythme. Pour rendre tout cela possible et aider les personnes âgées dans les maisons de retraite, il faut respecter plusieurs éléments : les bouchées servies doivent toujours être faciles à prendre en main (par exemple elles ne doivent pas fondre ou se casser lorsqu’on les attrape). Les assiettes doivent être appétissantes et équilibrées. Il faut également faire très attention à l’hygiène en veillant à ce que chaque personne se lave bien les mains avant le repas et puisse utiliser des serviettes ainsi que des lingettes humides à proximité.

Qu’est-ce que ça change pour les malades ?

Les seniors vivant avec des maladies parfois très handicapantes, retrouvent alors une certaine autonomie lorsqu’ils ou elles prennent leurs repas avec ce système. De plus, cela permet aux personnes qui ont l’habitude de manger des aliments mixés toujours présentés sous la même forme – pas forcément appétissante – de découvrir les aliments sous un autre angle et donc de retrouver leur appétit. Cette méthode permet alors de lutter efficacement contre la dénutrition. Aussi, dans les établissements où elle a été testée, on observe une amélioration des conditions des patient·e·s avec une reprise de poids, le retour de l’appétit et également une diminution importante de l’agressivité.